act legal France

act legal France
  • Accueil
  • Cabinet
  • Compétences
    • Private Equity – MA
    • Contentieux des affaires
    • Droit immobilier
    • IP-IT – Média – Data Protection
    • Restructuring – Insolvency
    • Risques d’entreprise et Assurance
    • Social – Protection sociale
    • Tax – Incentives
  • Secteurs
    • Télécom et informatique
    • Industrie
    • Technologies innovantes
    • Média entertainment
    • Presse et édition
    • Sport
    • Tourisme et Loisirs
    • Mode, Design et Luxe
  • International
  • Actualités
  • Contact
  • Français
  • English
  • Español

L’instauration d’une présomption de démission en cas d’abandon de poste du salarié ?

  • By Aston
  • 13 octobre 2022
L’instauration d’une présomption de démission en cas d’abandon de poste du salarié ?

« La démission ne se présume pas ». Voilà un principe de base du droit social que vient égratigner sérieusement un projet de loi récemment voté à l’Assemblée nationale[1]. L’article L. 1237-1-1 (nouveau) du code du travail, issu de ce projet de loi dispose : 

« Le salarié qui a abandonné volontairement son poste et ne reprend pas le travail après avoir été mis en demeure à cette fin, par lettre recommandée ou par lettre remise en main propre contre décharge, est présumé démissionnaire. 

L’affaire est directement portée devant le bureau de jugement, qui se prononce sur la nature de la rupture et les conséquences associées. Il statue dans un délai d’un mois suivant sa saisine.

Un décret en Conseil d’Etat détermine les modalités d’exécution du présent article. »

Cet article crée donc une présomption (simple) de démission, lorsque le salarié abandonne volontairement son poste, à condition toutefois qu’il ait été préalablement mis en demeure de reprendre le travail, ou bien qu’il n’ait pas été contraint de quitter son poste pour des raisons de santé ou sécurité.

La présomption de démission pourra être contestée devant le bureau de jugement du Conseil de prud’hommes suivant une procédure accélérée au fond dans un délai d’un mois suivant la saisine.

Si le but affiché de cet amendement est de poursuivre un « impératif d’efficience économique et de justice »[2], il soulève de nombreuses interrogations et inquiétudes parmi les praticiens du droit social.

Tout d’abord, d’un point de vue strictement juridique, cet amendement est en contradiction avec le principe selon lequel la démission ne se présume pas, et qu’elle doit être « claire et non équivoque »[3].

Sur le plan pratique ensuite, l’abandon de poste recouvre des réalités très différentes :

  • Est-il équitable de considérer comme démissionnaire, un salarié en souffrance au travail (notamment par suite d’un harcèlement sexuel ou moral) qui, face au déni ou à l’absence de réaction de l’employeur, n’a eu guère d’autre choix que d’abandonner son poste ?
  • Comment justifier l’existence d’une transaction entre un employeur et un salarié qui se sont mis d’accord pour se séparer amiablement ? si l’abandon de poste est désormais présumé constituer une démission, il n’y a a priori aucune raison de conclure une transaction et verser une indemnité au salarié. L’amendement complique fortement la motivation des transactions dans ce type de contexte ;
  • L’application de ce nouveau texte reviendrait à mieux traiter des salariés licenciés pour faute grave ou faute lourde qui seraient couverts par l’assurance chômage, alors que le salarié ayant abandonné son poste en serait privé, en raison de sa démission présumée. Cette situation pourrait perdurer des mois car, malgré la procédure accélérée de traitement imposé par le législateur, l’employeur pourra toujours demander un renvoi de l’affaire pour se mettre en état, et le jugement ne sera rendu que des mois après la saisine initiale, laissant le salarié dépourvu d’assurance chômage durant cette période.

Adopté dans son intégralité le 11 octobre dernier par l’Assemblée nationale, le texte est désormais en examen au Sénat. Espérons que la Chambre haute amendera ce texte afin d’apaiser les inquiétudes que son application peut susciter. C’est la condition indispensable pour que cet amendement ait des chances de passer avec succès le barrage du Conseil constitutionnel.

[1] Projet de loi n° 219, portant « Mesures d’urgence relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi »

[2] Jean-Louis Thiériot (LR), « Abandon de poste : faut-il ne plus verser l’allocation chômage ? », Les Echos, 5 octobre 2022.

[3] Cass. soc. 25 novembre 2020, n° 19-12.447

_____
[1] Projet de loi n° 219, portant « Mesures d’urgence relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi »
[1] Jean-Louis Thiériot (LR), « Abandon de poste : faut-il ne plus verser l’allocation chômage ? », Les Echos, 5 octobre 2022.
[1] Cass. soc. 25 novembre 2020, n° 19-12.447

Share

Related Posts

Launch event of the ESCP Alumni SME-MidCap Group / Lancement du groupe ESCP Alumni PME & ETI

30 avril 2025

Article à lire : « Pacte d’associés: quelles clauses sont les plus problématiques lors de la vente d’une hashtag#startup ? »

31 janvier 2025

act legal a accompagné Primaa dans la levée de fonds de 5 millions d’euros

27 novembre 2024

O. Sanviti et C. Cohen sont intervenus lors des formations WILCO pour des start-ups sud-coréennes

26 juin 2024

act Aston Avocats

Membre du "club" des 150 plus importants cabinets français

classement_decideurs

International Practice Group

act legal France

68, avenue des Champs-Elysées 75008 Paris
+33 (0) 1 44 94 00 00 | Nous contacter

RETROUVEZ-NOUS SUR :

  • LinkedIn
  • Facebook
  • Instagram

International Practice Group

© 2025 act legal France

  • LinkedIn
  • Facebook
  • Instagram
  • Récompenses
  • Mentions légales
  • Accueil
  • Cabinet
  • Compétences
    • Private Equity – MA
    • Contentieux des affaires
    • Droit immobilier
    • IP-IT – Média – Data Protection
    • Restructuring – Insolvency
    • Risques d’entreprise et Assurance
    • Social – Protection sociale
    • Tax – Incentives
  • Secteurs
    • Télécom et informatique
    • Industrie
    • Technologies innovantes
    • Média entertainment
    • Presse et édition
    • Sport
    • Tourisme et Loisirs
    • Mode, Design et Luxe
  • International
  • Actualités
  • Contact
  • Français
  • English
  • Español
  • Paris
  • Amsterdam
  • Bratislava
  • Bucharest
  • Budapest
  • Frankfurt
  • Milan
  • Prague
  • Vienna
  • Warsaw

act legal covers most of the largest European business centers

Afin d'améliorer votre expérience utilisateur ce site Internet utilise des cookies. En poursuivant votre navigation, vous acceptez l’utilisation des cookies de ce site.Accepter En savoir plus
Privacy & Cookies Policy

Privacy Overview

This website uses cookies to improve your experience while you navigate through the website. Out of these, the cookies that are categorized as necessary are stored on your browser as they are essential for the working of basic functionalities of the website. We also use third-party cookies that help us analyze and understand how you use this website. These cookies will be stored in your browser only with your consent. You also have the option to opt-out of these cookies. But opting out of some of these cookies may affect your browsing experience.
Necessary
Toujours activé
Necessary cookies are absolutely essential for the website to function properly. This category only includes cookies that ensures basic functionalities and security features of the website. These cookies do not store any personal information.
Non-necessary
Any cookies that may not be particularly necessary for the website to function and is used specifically to collect user personal data via analytics, ads, other embedded contents are termed as non-necessary cookies. It is mandatory to procure user consent prior to running these cookies on your website.
Enregistrer & appliquer